Caderousse

            Ce petit bourg situé à quelques pas du Rhône, proche d'Orange, d'Avignon et de Châteauneuf du Pape (bien connu pour son excellent vin "côte du Rhône", à consommer avec modération). A Caderousse nous savons que nous sommes dans un village provençal, ces petites places bordées de platanes, les tables des bistrots et restaurants à l'ombre du feuillage, les terrains de pétanque, les habitants assis sur le pas de leur porte, alors qu'il est impossible ou presque de passer avec une automobile, l'accent très chantant et les maisons baignées de soleil.

                                                       

            CADAROSSA vers le début du XIe siècle sous l’impulsion de son seigneur, Ripert Lermont de Caderousse, on ne sait que peu de choses de ce bourg jusqu’au XIe siècle où des moines noirs de l’Abbaye de CLUNY s’installent et forment une communauté. Mais dans la très intéressante chronologie historique de la ville il est précisé que celle-ci a été rattachée à la colonnie Romaine en 77. Caderousse a vu passer Hannibal 218 avant JC, Aenobarbus 121 avant JC, le roi François Ier, les ducs d’Alençon et du Berry, Marie de Médicis, Louis XIII.….. Le 23 février 1754, ce bourg est érigé en ville (4000 habitants). L'abbé Blanc livre une version de l'étymologie de la ville en 1929. Deux mots celtiques CAD et ROS "CAD qui impliquerait un lieu, ROS qui impliquerait un confluent". Mais Selon Charles Rostaing, cela viendrait également de mots celtiques : Cad, la chute et Ar, la rivière Arous qui serait l’ancien nom de l’Aygues qui se jette dans le Rhône au niveau du village. Bon pour nous ce sera Caderousse. Les armoiries, sans entrer dans le détail, d'autres le font bien mieux que moi, la fleur de Lys a été remplacée par une couronne murale en 1984. 

            La digue, inscrite sur la liste complémentaire des monuments historiques depuis 2001. Dès la naissance de la cité, une digue de terre est construite par les Cavares pour la protéger des crues. Suite à celle de 1856, Napoléon III accorda une subvention et imposa un empierrement. D'une longueur de 1716 mètres, sa hauteur de 3m, elle mesure 10m à sa base, deux ouvertures uniques qui peuvent être fermées par des batardeaux en cas de crue importante. En effet les inondations sont fréquentes, des dates sont données 1226 pour la plus ancienne retrouvée dans les textes. Sur les murs de l'hôtel de ville trois plaques identifient le niveau de l'eau pour des crues importantes 1856, 1840 et 1827. Il semble que la plus importante ai été celle de septembre 1471. Une pompe à coté du lavoir serait toujours fonctionnelle. Le chemin de ronde au sommet de la digue permet d'avoir une vue sur l'ensemble du bourg mais également sur le paysage environnant. 

                             

                                                              

                                              

            Juste à l'intérieur de cette digue, le mur de Gramont, construit vers 1364 à la demande du pape Innocent IV. Encerclant le village sur 1458 m d'une hauteur de 5 m et 1.50m d'épaisseur, seulement 234 m de cette construction sont encore visibles, endommagée par le temps et les inondations. Mais le lierre et les herbes l'envahissent et continuent leur travail de destruction. En 1834, il a été vendu au Duc de Gramont comme clôture à son château.   L'acte notarié de l'époque stipule que ce mur ne peut être vendu, ni démoli (la nature s'en charge) ni modifié.  Dans un angle une curieuse construction en très mauvais état, c'est un Kiosque qui appartenait au château, sa toiture à 6 pans est couverte en lauzes.

                                      

            L'hôtel de ville est une construction de 1752, sur son fronton est écrit en latin "bâtiment public consulaire reconstruit par souscription en l’an 1752, par MM les consuls Joseph Berbiguier et Jérôme Raymon". Sur la façade, plusieurs plaques indiquent la hauteur des inondations. Un campanile surmonté d'une magnifique ferronnerie d'art, une cloche qui sonne les hueres et les 1/2 heure. La nuit la façade est agréablement illuminée, et trois lumières bleu/ blanc/ rouge éclairent les fenêtres.

                                               

            A l'entrée de la place de l'église Saint Michel, dans le presbytère, Hervé Montjaret diffusait, clandestinement, les premiers messages radio avec Londres de Jean Moulin. 

                                                               

            L'église Saint Michel, son origine remonte au X ͤ siècle, tout d'abord simple chapelle pour les habitants intra muros, il ne reste plus de trace de cette ancienne construction. Sur cet emplacement a été reconstruite l'église actuelle qui a évoluée au fil des siècles. Une architecture très riche, des styles multiples liés aux différentes évolutions de la construction, des gargouilles généreuses, un mur cloché datant de 1404. Au XI ͤ siècle ce n'est qu'une petite chapelle construite sur les piliers d'un ancien temple dédié à Apollon. C'est entre les XIII ͤ et XVI ͤ que les chapelles furent construites. Mais la principale est la chapelle d'Ancezune, elle est classée monument historique depuis le 10/03/1905. Intégrée dans l'église St Michel, à la mort d'Antoine d'Ancezune, son fils la fait démolir et fait reconstruire celle que nous pouvons voir aujourd'hui. De style anglais, elle possède une tribune finement décorée, cette chapelle est unique en Provence. (Remerciements à la dame qui nous a ouvert les porte de cette église)

             Additif 1 à la diffusion de 2014. Cette année Juillet 2017, c'est l'Association Paroissiale St. Martin de Caderousse qui nous a reçu pour nous proposer une visite guidée. Nous remercions la personne qui nous a reçu pour ses informations très complètes. En complément de ce petit reportage je vous propose le dépliant qui explique en détail l'histoire de cette église. Eglise st michel caderousse

                             

                                               

                              

            Le mur clocher, construit en 1404 reconstruit de nombreuses fois 1509 et 1511, restauré en 1997, il "héberge" 6 jolies cloches sur trois niveaux. Ce clocher est inscrit sur la liste des monuments historiques.

                                              

            La chapelle Saint Martin située à l'extérieur de la digue, à coté du cimetière. Cette construction médiévale appartenait au prieuré de Cluny. Construite sur les bases d'un ancien temple païen consacré au Dieu Mars, sa façade est agréable, la porte d'entrée encadrée de colonnes et surmontée d'une fenêtre richement décorée. C'était le lieu de culte du village jusqu'en 1464 avant de céder cette fonction à l'église St Michel. Cette chapelle est classée monuments historiques le 27 juillet 1932. Nous avons pu faire ouvrir l'église St Michel, celle-ci nous restera fermée.

                                              

            La chapelle du couvent, devait être une magnifique construction, malheureusement il ne subsiste que les murs pas de plafond, pas de toiture. Mise à jour du 09/10/2014 avec quelques photos, merci à mes enfants.

                                          

            La maison d'Ancezune appelée également château vieux il reste quelques vestiges intéressants, le porche, les fenêtres à meneaux, ….. Il a hébergé le roi François Ier, les ducs d’Alençon et du Berry, Marie de Médicis, Louis XIII en visite dans la famille d'Ancezune.

                                     

            Place de l'église St Michel une croix érigée en avril 1576 est l'œuvre du ferronnier Barthélémy Simonet. Elle a été restaurée en 2000 par Ch. Plautin et J Rayez.

                                                      

            Sur la place de la crèche municipale, une fontaine très bien entretenue.

                                                               

            Et puis les lavoirs le Recati et le Kiosque, je n'ai pas vu le troisième "Mayre du Pelaury", très bien placés dans des espaces de jeux pour les enfants. 

                                                       

            La ville est agréable, les rues très étroites, on ne peut que déplorer le stationnement "sauvage", les gens sont agréables et toujours disposés à dire bonjour, voire à discuter. De très belles demeures, des petits pavés sur les murs indiquent probablement d'anciens commerces ou des métiers.